LÀ HAUT !!!
Publié sur le site du Racingstub le 2 mai
2017,
après la rencontre RCS-LE HAVRE du 28 avril
2017
par : Diogène 1906
http://racingstub.com/articles/17641-la-haut
"Là-haut !
Cet article est le degré zéro de l'information : il ne contient
aucune info, vous n'y apprendrez rien. Ni le nom de notre prochain arrière
droit, ni le modèle de voiture préféré de Baptiste Guillaume. Mais peut-être
vous permettra-t-il de revivre quelques instants du match de vendredi dernier.
Encore un peu. Juste une minute, quelques secondes. Encore un peu. Puisse ce moment durer toujours, ou au moins quelques instants de plus.
Je regarde autour de moi : des visages rayonnants, des sourires,
des mines radieuses, des yeux qui brillent et qui pétillent en suivant le spectacle
qui se joue là en bas sur le terrain. Et en tribune. Car le spectacle est là
aussi. Un stade ivre de bonheur, debout, qui chante, autant pour célébrer ses
joueurs et la victoire qui se dessine, que pour son plaisir, égoïstes d'être
tout simplement heureux.
Je regarde autour de moi, m'arrête sur ces visages. Jeunes et
moins jeunes, tous les looks, tous les styles. Il y a ces deux copains, bras
dessus-bras dessous, hurlant les chants de victoire et qui tiennent par les
épaules leurs voisins de tribune, pas plus âgés qu'eux. A quel autre endroit, à
quel autre moment dans la vie empoigne t'on un inconnu pour sauter en rythme en
chantant ? Juste devant, celui-là a les yeux embués. De larmes ? De plaisir ?
Vu son âge et son maillot collector, il a la tête de celui qui a connu toutes
ces années de galères et pour qui la victoire de ce soir est une revanche de
plus. Et il y a cette fille, une jolie brune, maquillée, on pourrait presque se
demander ce qu'elle fait là mais ses yeux rivés sur le terrain parlent pour
elle. Elle vibre, elle chante, se moque qu'on la bouscule dans cette tribune
où, trop serrés, les corps ondulent. Elle a une bière à la main et a laissé une
trace de rouge à lèvre sur le gobelet, jolie trace glamour dans cet océan de
testostérone. Car cette tribune est folle, immense. Elle est l'autre victoire
de cette saison magique. Elle est bruit, elle est fureur, elle gronde, siffle.
Elle vit. Les chants surgissent des poitrines, s'élèvent, vivent et meurent.
Aussitôt remplacés par d'autres. J'aime la hargne animale des capos qui mettent
leurs tripes pour que chaque chant soit toujours plus fort, j'aime le battement
des tambours qui rythment et canalisent cette énergie, j'aime chacun de ceux
qui donnent de leur voix pour n'en faire qu'une.
Ils sont beaux ces visages, tous différents, mais vibrant à
l'unisson. Dans ces moments là, plus de soucis, plus d'argent, plus de boulot,
plus de quotidien. Le temps est suspendu. A un moment où on nous classe dans
des cases, selon qu'on voterait pour X ou pour Y, qu'on serait pro-ceci ou
anti-cela, le foot et la victoire nous offrent un de ces moments de grâce. Ici
tous votent blanc, votent bleu. Plus rien d'autre n'a d'importance que le
terrain, la victoire, les 3 points, le doux rêve d'une montée et ces moments d'extase
absolue.
Je regarde le chronomètre du stade et les secondes qui s'égrènent. Le tableau lumineux affiche toujours 2-0, et j'ai ce sentiment magique que plus rien ne peut nous arriver. Nous sommes vainqueurs. Nous sommes leaders. Nous sommes invincibles. Mais ce n'est pas le plaisir du triomphe, d'avoir écrasé l'autre. C'est bien au delà. C'est la plénitude d'être au zénith, comme un alpiniste au sommet de sa montagne. Chaque chant est un plaisir, chaque air, chaque parole un moment de communion. Encore un, encore plus fort, pour célébrer encore un peu plus la victoire, notre victoire, sur le terrain, dans les tribunes, célébrer, fêter, et rêver d'une nouvelle montée et de nouvelles aventures.
L'arbitre a été bon, mais dans quelques instants je vais le
maudire. Son dernier coup de sifflet va mettre un terme à ce moment, briser la
magie. Encore un peu. Encore un chant. Il n'y a rien de meilleur que ces
instants. Les secondes défilent, j'embrasse cette tribune et ce stade du
regard. Je les aime. Je suis au coeur de cette foule et en même temps je plane
au dessus des clameurs. Non ! Ne siffle pas ! Laisse-moi encore là-haut. Juste
un instant."
Voilà
qui décrit parfaitement la différence entre regarder un match dans la
"petite lucarne" et aller au stade : c'est la différence entre
"voir" un match et "vivre" un match.
Merci
à toi Diogène1906, d'avoir mis des mots sur ce que ressentent les milliers de
supporteurs de notre club de cœur et la plupart des "aficionados" du
football !
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