Saint Jacques de Compostelle : LE projet...

Tous le matins, nous prenons le chemin,

Tous les matins, nous allons plus loin.

Jour après jour, Saint Jacques nous appelle,

C'est la voix de Compostelle !

ULTREÏA ! ULTREÏA !  E sus eia Deus adjuva nos !

"Le chant des Pélerins de Compostelle"

Un Rêve ? une Utopie ? peut-être pas...

J'en ai si longtemps rêvé sans jamais en parler... Le Chemin de Compostelle ? avec les enfants ? impossible... et pendant la vie active ? à moins de pouvoir prendre un congé sabbatique, je ne vois pas bien comment j'aurais pu le réaliser, et même au point de vue financier, renoncer à son salaire quand on a un loyer à verser, des enfants à charge, etc... 

Puis, une fois le temps de la retraite arrivé, je me suis investie à fond en étant à la disposition de ma famille et de mes amis pour les aider à avancer comme ils le désiraient. J'ai participé à la réalisation de bon nombre de projets et j'y ai pris beaucoup de plaisir puisqu'ils rejoignaient mes préoccupations écologiques et me permettaient de passer occasionnellement des moments inoubliables dans la nature.

Mais mes rêves à moi, si je ne les ai pas oubliés, je les ai trop longtemps occultés... Maintenant, ils reviennent et, le temps passant, j'espère que ma santé me permettra d'envisager ne serait-ce qu'un début de réalisation.

J'ai donc contacté l'association "Les Amis de St Jacques en Alsace" et j'ai participé à l'un de leur "Stammtisch", rencontre au cours de laquelle des Jacquets expérimentés partagent avec de futurs pélerins leur expérience en répondant à toutes les questions que l'on peut se poser avant de se lancer dans l'aventure. 

Le Chemin de Compostelle passe par l'Alsace en provenance d'Allemagne, de Wissembourg à Belfort. Pourquoi ne pas se lancer dans un chemin par tronçons, le premier traversant l'Alsace, puis de Belfort à la frontière espagnole en passant par le Puy en Velay, et enfin la partie espagnole jusqu'à St Jacques et, pourquoi pas, jusqu'au Cap Finisterre...

Cela me permettrait de savoir si je suis en mesure, physiquement, de tenir la route, c'est le cas de le dire.  Et aussi de ne pas regretter un jour de n'avoir pas, au moins, essayé de réaliser un rêve...

D'autres personnes se joindront-elles à moi ou ferai-je le chemin seule ? je n'en sais rien encore mais je n'exclus rien de prime abord. Je sais seulement que même si je ne fais pas de ce chemin un pélerinage, ce sera pour moi une quête de spiritualité, un retour aux sources, aux vraies valeurs de la vie !

Je rejoins vraiment ce qu'écrit Jacques Clouteau dans son livre :

"Je m'en vais sur la route, où chemine l'étoile

Cueillir au vent d'amour, quelques flocons de rêve.

Je m'en vais sur la route, en habit de poussière

Semer au vent qui court, des plumes de nuage.

…

Les anciens disaient qu'il existe très haut,

Bien au-delà du temps, une grande lueur d'amour.

Chacun peut y puiser, la source est intarissable.

Mais beaucoup en ont perdu le chemin,

Et même, parfois, le souvenir.

Le sentier qui y mène, c'est une main qui prend la main,

Une épaule pour se reposer quand la vie est trop lourde à porter,

Un regard qui écoute,

Un sourire qui éclaire la nuit."

Extrait de : "Compostelle mode d'emploi" paru en novembre 2011

Aux Editions du Vieux Crayon.