L'année dernière, le 19 mai, une sortie m'a menée au Mont Sainte Odile ; je ne vais donc pas revenir sur l'histoire de la Sainte ni sur la Basilique elle-même, juste sur la promenade dans les environs. Il est vrai que, vu ce qui se prépare avec l'épidémie du Coronavirus qui s'est transformée en pandémie, il m'a semblé urgent de prendre un bol d'air pur avant de se retrouver "cloîtrés" en ville.
La vue sur la plaine du Rhin est dégagée et au loin on peut même distinguer la Forêt Noire. Un vent très léger pousse les nuages blancs qui projettent leur ombre sur les villages ; une journée idéale pour se régénérer...
Au détour du chemin, voici un petit "cairn" laissé par un randonneur nostalgique des plages bretonnes :
J'espère que ces petits amas de pierre ne vont pas devenir une plaie dans les Vosges comme ils en sont déjà une pour la Bretagne. C'est mignon, sympa mais, comme l'explique un expert breton : "Le problème, ce n'est donc pas la pratique elle-même, mais l'ampleur du phénomène. Sur Instagram, les clichés se suivent et se ressemblent et chacun veut partager la photo de son petit chapiteau de cailloux, or, il n'y a pas forcément suffisamment de pierres à disposition." D'ailleurs, là-bas, le conservateur a fait installer des panneaux interdisant cette pratique et le geste est passible d'une amende de 1500 euros.
Dans les montagnes, cela peut même s'avérer dangereux puisque ces petits monticules étaient, au départ, des balises sur les sentiers de randonnée. Installés ainsi n'importe où et n'importe comment, ils pourraient guider les marcheurs dans de mauvaises directions.
Le long du Mur Païen, je me suis arrêtée devant ces deux troncs d'arbres enlacés, dans la vie comme dans la mort. Et un parterre de mousses diverses parsemées de feuilles mortes a attiré mon regard :Cet arbre a perdu son écorce et révélé ce magnifique dessin tracé sur son tronc par les scolytes, un insecte xylophage ! ici, il s'agit d'un "typographe" qui s'attaque presque exclusivement aux épicéas. Sur WSL, un site allemand, on peut lire :
"Le typographe doit son nom à l'aspect des galeries qu'ils creusent sous l'écorce. La galerie la plus visible, que les spécialistes appellent galerie maternelle, est creusée verticalement dans le tronc par la femelle du typographe. Elle ressemble au milieu d'un livre ouvert. De chaque côté, les galeries plus courtes et plus étroites sont celles des larves. Elles ressemblent aux lignes écrites dans le livre... Les scolytes creusent un trou pour entrer sous l'écorce et commencent à dévorer le liber. En creusant des galeries, ils interrompent les vaisseaux dans le tronc de l'arbre qui permettent à la sève de circuler des aiguilles vers les racines. Cette sève contient le sucre - c'est-à-dire l'énergie - dont les racines ont besoin pour absorber l'eau du sol. Sans sucre, l'arbre ne peut plus "boire". Ses aiguilles s'assèchent et deviennent brun rougeâtre. L'arbre finit par mourir de soif."
Beau, certes, mais mortel ! Et comme il ne pleut plus assez, le dépérissement est en marche dans les Vosges également ! Ah, le réchauffement climatique...
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