D'après mon Opa, le sapin est venu jusqu'à nous parce qu'Adam avait emporté, quand il fut chassé du Jardin d'Eden, 3 graines de l'Arbre du Paradis qui une fois placées dans sa tombe à sa mort, donnèrent naissance à un magnifique sapin.
3 ou 4 jours avant Noël, il l'apportait dans la Stub et nous commencions à le décorer. Génie et moi avions dessiné un homme et une femme, Adam et Eve, (enfin, tant bien que mal...) sur une feuille de papier blanc assez épais puis nous les avons découpés et accrochés aux branches du bas en prenant bien soin de ne pas passer le fil autour du cou ! "Ils ne méritent quand même pas ça !" disait-t-il... Nous avions gardé la plus belle pomme rouge qu'il avait cueillie à la fin de l'automne et bien frottée pour qu'elle brille avant de l'accrocher elle aussi. Mais pas le serpent...
Nous ajoutions plein d'autres pommes, plus petites, les "Wihnachtsäpfel" et des "oblate", des hosties.
Nous avions peint d'or et d'argent des noix et plus tard nous avons remplacé cette peinture par des papiers de couleur qui entouraient les chocolats et bonbons que nous avions reçus au cours de l'année écoulée.
Chaque année, le frère de Oma, qui était verrier à Meisenthal, nous apportait une magnifique boule de couleur en cristal qu'il accrochait lui-même au sapin et nous étions tous très fiers : personne au village n'avait de si belles boules. Il disait que c'était dans son atelier qu'était nées les premières boules de Noël : une année, il avait fait si froid que toutes les pommes avaient gelé et ce sont les verriers de Meisenthal qui avaient eu l'idée de les remplacer par des boules en verre.
Bien sûr, nous n'avons pas oublié d'y accrocher aussi des "bredele" que nous avions préparés spécialement pour cette occasion, des étoiles, des lunes, des soleils. Par la suite, papa nous achetait des chocolats et des bonbons entourés de papiers de toutes les couleurs avec une petite ficelle dorée. Mais j'aimais plus que tout garnir le sapin de "cheveux d'anges" et de guirlandes argentées (mais était-ce des cheveux d'anges ou des toiles d'araignées ? (0ma m'avait raconté la légende des araignées de Noël et j'avais trouvé cette histoire très jolie) Je vous la raconterai dans les prochains jours...
Pour finir, Opa y fixait les bougies rouges, blanches ou jaunes et il était le seul à les allumer car, une année, tout le sapin avait failli brûler ! Il me racontait que certains accrochaient le sapin au poutres de la stub pour gagner de la place et surtout pour éviter les incendies...
Mais autant nous aimions garnir le sapin, autant nous aimions le moment où nous pouvions l'enlever (en général après l'Epiphanie, le passage des Rois Mages) car, une fois les décorations fragiles otées et rangées, nous pouvions secouer le sapin pour faire tomber les bredles, bonbons et chocolats pour les manger ! Pas tous à la fois, bien sûr, mais parfois quand même un peu plus que de raison !
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