Beauté de la Nature

Beauté de la Nature
On ne voit bien qu'avec le Coeur, l'Essentiel est invisible pour les Yeux ! Le Petit Prince d'Antoine de Saint Exupery

12 mars 2015

12 mars : sur la route de Nghia Lo...

Situé à environ 50 km à l'est de Hanoi, Duong Lâm, province de Hà Tây (Nord), est le premier village vietnamien à être reconnu vestige culturel national. C'est une distinction honorifique mais qui permet à la localité de préserver son patrimoine.

Sur la route où rizières se succèdent aux rizières, s'étendant comme un océan de verdure où se perdent les regards, une porte de village en latérite fait brusquement son apparition, sous l'ombrage protecteur d'un banian séculaire.

Oui, je sais, il pleuviote mais ce n'est pas bien méchant et ça fait du bien à leurs cultures car, quoi qu'on puisse en penser, ils sont en déficit d'eau...

D'après notre guide, ce village comporte deux portes, une pour l'entrée et une pour le départ. Les personnes qui avaient été condamnées pour un méfait quelconque ne pouvaient plus passer sous la porte mais devaient passer à côté !???
Une fois la porte franchie, c'est très particulier : c'est un peu comme si le temps s'était arrêté : 
Les vieilles maisons sont construites en parpaings de latérite, une matière première abondante dans la région, et couvertes d'un toit aux versants courbés. Les propriétés sont souvent elles-aussi entourées de murs en latérite et les allées du village sont dallées de briques penchées.
 

À l'entrée d'une propriété, deux statues montent la garde : un chien et un un boeuf. Sur les lèvres de ce dernier, un insecte que je ne connais pas...

Et il y a tant, tant de choses à voir...






Je veux le même ! c'est merveilleux de savoir tailler les ficus comme ça ! moi je ne sais pas et, de toute façon, je n'aime pas torturer les plantes pour en faire des  bonzaïs, même si le résultat est superbe... alors je me contente d'admirer !
Nous quittons le village entouré de plantations de thé...

Tiens, mon insecte inconnu m'aurait-il suivi ?
Ah non ! c'est pour les fleurs de théier qu'il est là...
Mais, bien sûr, les rizières ne sont jamais loin !
Ce n'est pas encore vraiment la saison et le paysage alterne le vert tendre des "pépinières" où grandissent les plants de riz avant d'être replantés dans les rizières en terrasse et le rouge de la terre nue. C'est quand le riz est mûr que les couleurs sont les plus belles !

Quelques nuages cachent encore les sommets des montagnes mais, dans la vallée, femmes et buffles sont au travail.
Voilà, nous sommes arrivées à la maison de nos hôtes, de l'éthnie Thai...
 ... c'est le paysage que nous découvrons par la fenêtre de la maison sur pilotis qui a été aménagée pour accueillir les touristes, les propriétaires ayant choisi de continuer à vivre dans l'ancienne maison.
Elle est splendide, à droite les nattes, matelas et moustiquaires qui nous attendent, à gauche les rideaux sont tirés sur d'autres emplacements. Il y a également des rideaux entre chaque emplacement, ce qui fait ressembler la maison à un grand dortoir : il faudra juste espérer qu'il n'y aura pas de gros ronfleur cette nuit ! au moins, les édredons sont grands et moelleux !
Au milieu de la salle, nous attend une grande table ronde entourée de coussins recouverts de broderies ethniques et des verres pour le thé de bienvenue.
Et voici cette même table recouverte des plats que nous sommes invitées à partager avec nos hôtes, notre guide et notre chauffeur :
Je ne saurais plus énumérer tous les plats qui nous ont été préparés et dans lesquels chacun était invité à planter ses baguettes selon ses goûts et son appétit ! J'ai adoré les pousses de bambou, fraîches et tendres, les champignons, les tiges de jacinthes d'eau, les pâtés de viande, les petits morceaux de viande de porc fumé puis grillé, le poisson, les beignets d'ananas, les oranges que nous avions achetées au bord de la route, etc., mais...
... c'est quoi, ça ? Avec un sourire narquois, Thang, notre guide, me répond : "Des punaises vertes d'arbres fruitiers !" des punaises ? pour moi cela équivaut à "punaises de lits" Beurk ! ou, au mieux "les punaises des bois" ou les "punaises vertes des jardins" qui puent horriblement quand on les écrase ! Son regard et son sourire me disent : "Même pas cap !" Ah bon ! Je le regarde droit dans les yeux et, avec un sourire, je prends une punaise entre mes baguettes et la mets en bouche. Ça croustille (puisque c'est frit...), je trouve que ça n'a pas de goût particulier, en tout cas pas de mauvais goût... Marie Claire qui a suivi mon exemple y trouve un petit arrière-goût amer... Tout le monde attend ma réaction ! alors j'en prends une deuxième en disant : "J'ai deux jambes !" et hop ! croquée et avalée... Nos hôtes ont le sourire ! 
Ah, mais j'allais oublier... Je ne sais pas si vous avez bien regardé la photo de la table dressée ? vous avez vu des verres pour l'eau, le thé, la bière ou toute autre boisson pour accompagner le repas ? non, il n'y a que des petits verres. La maîtresse de maison nous explique une de leur coutume thai. Pendant tout le repas, c'est de l'alcool de riz qui sera servi mais selon un certain cérémonial. Il est préparé avec du riz gluant cuit à la vapeur, mis à fermenter puis distillé. Il y a une bouteille d'alcool de base blanc et une bouteille qu'ils ont parfumé et adouci avec du miel (de production locale, inutile de préciser).

Chaque convive a devant lui son petit verre à saké. Le maître de maison en pose un de plus sur la table, pour les ancêtres. Avant de servir les convives, il verse quelques gouttes dans ce verre. Ensuite, chaque convive, avant de goûter, verse, lui aussi, quelques gouttes dans ce verre. Tout le monde dit : Chuc suc khoe ! puis vide son verre cul-sec. Il est important également de respecter la hiérarchie : le bord du verre doit se trouver en dessous de celui avec qui on trinque si on lui est hiérarchiquement inférieur (âge ou échelon social par exemple…) ou au même niveau si l'on est à égalité. Plus tard, de temps en temps (pour ne pas dire souvent ou même très souvent…) on dit : Chuc suc khoe à la personne avec laquelle on veut trinquer, les deux boivent cul-sec (en principe, mais pour nous femmes étrangères, il était toléré de boire par petites gorgées…) reposent leur verre puis se serrent les deux mains. Et ainsi de suite…

Pour faire plaisir à nos hôtes et parce que nous aimons respecter les traditions (euhhhhh !!!!), nous faisons "Chuc suc Khoe" ! À la fin du repas, les hommes sont partis se coucher (soit ils ont trop respecté la tradition, soit ce sont de petites natures... en tout cas, il ne reste que les 4 femmes : notre hôte et sa maman ne parlent pas le français, ni l'anglais, nous ne parlons pas un mot de vietnamien et, notre guide étant au dodo, nous utilisons le langage des mains, tant et si bien que, crises de fou rire obligent, les larmes coulent et nous nous rendons compte que nous avons des abdos ! si, si, croyez-moi !

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