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LE DON d'ORGANES

11.4.2015 L'Express

Don d'organes : les familles n'auront plus leur mot à dire

Les députés ont voté dans la nuit de vendredi à samedi l'amendement, inscrit au projet de loi santé, facilitant le prélèvement d'organes sur une personne décédée qui n'est pas inscrite au registre des refus.

C'est l'une des mesures sensibles du projet de loi santé de Marisol Touraine. Les députés ont adopté dans la nuit de vendredi à samedi l'amendement renforçant le principe du consentement présumé au don d'organes à partir de 2018. Autrement dit, les familles et proches n'auront plus la possibilité d'avoir leur mot à dire lorsque la personne décédée n'est pas inscrite dans le registre national des refus: ils ne seront plus consultés mais seulement "informés des prélèvements envisagés et de la finalité de ces prélèvements".

Lire aussi: Loi de santé, les autres enjeux

Jusqu'ici, les membres de la famille pouvaient s'opposer au don si leur proche décédé n'avait pas fait les démarches officielles pour inscrire son refus. Ce qui, selon les auteurs de l'amendement, aboutissait à faire diminuer le don d'organes, les familles pouvant prendre une décision "sous l'émotion" puis la regretter.

En contrepartie, les députés ont adopté un autre amendement ouvrant la voie à d'autres moyens officiels pour exprimer son refus que l'inscription dans le registre national, rapporte Le Monde. Le registre, qui était jusqu'ici le moyen "exclusif", deviendra le moyen "principal" de dire son opposition au don d'organes. Quant aux autres moyens, le journal précise qu'ils seront définis dans un décret du Conseil d'Etat d'ici 2017.

19 000 personnes en attente d'une greffe en France

Mais cet amendement voté par les députés est fortement critiqué depuis plusieurs semaines, en particulier par les associations de donneurs. "Faire participer la famille dans l'acte de générosité que constitue le don, comme c'est le cas aujourd'hui, est primordial et important pour le travail de deuil. Comment accepter qu'une infirmière coordinatrice arrive en disant simplement 'le défunt n'est pas inscrit au registre des refus, je viens prélever des organes'?", s'inquiètait Pierre Noir, vice-président de France Adot, la fédération des Associations pour le don d'organes, interrogé par L'Express.

Une crainte partagée par le corps médical. "Son application conduira de manière inéluctable à une perte de la notion de don pour tout ce qu'il contient d'humanité", déplorent des médecins et des infirmiers des coordinations hospitalières de prélèvements d'organes et tissus, dans Le Figaro.

Actuellement en France, 40% des personnes s'opposent au don d'organes, selon Le Monde qui précise par ailleurs que 19 000 personnes sont aujourd'hui en attente d'une greffe.


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