Beauté de la Nature

Beauté de la Nature
On ne voit bien qu'avec le Coeur, l'Essentiel est invisible pour les Yeux ! Le Petit Prince d'Antoine de Saint Exupery

10 mars 2015

10 mars : autour de Hoi An - cours de jardinage, de cuisine, de pêche, séances de massage...

Ce matin encore, comme tous les matins depuis que nous sommes arrivées, le soleil est au rendez-vous et c'est tant mieux, vu le programme... Nous avons un peu de mal à quitter un hôtel où nous avons été reçues comme des princesses, dans un cadre magnifique et, surtout, dans le calme et le silence. Idéal pour une journée "doigts de pied en éventail"... Le seul petit hic, c'est que le Ao Dai qui a été livré pour Marie Claire présente un défaut : les manches vrillent. Donc, premier voyage en moto pour nouvelle prise de mesure pour le vêtement, il lui a fallu batailler pour avoir un casque (sorti de derrière les fagots, avec une bonne couche de poussière protectrice !)

... mais non ! dans quelques instants, ce sera départ en barque d'un quai de la rue Bach Dang pour le village de Tra Nhieu, à 3 km sur les bords de la rivière Thu Bon. Puis, balade à vélo pour Marie Claire et à moto pour moi pour découvrir (et participer...) à la production maraîchère et à la pêche, enfin, si l'on peut dire...

Une gentille petite dame, toute menue, d'un certain âge (ou d'un âge certain... je n'en sais rien et je ne suis vraiment pas douée pour estimer l'âge des autres et encore moins des asiatiques que j'estime toujours beaucoup plus jeunes qu'ils ne le sont en réalité !) me met entre les mains un outil (ne me demandez pas le nom, je n'en sais rien... si vous le connaissez, je suis toute ouïe !) et "en avant, les enfants !" il s'agit de creuser (facile, la terre est légère !) une petite fosse d'une dizaine de mètres de long, sur 2 de large et d'une profondeur d'une vingtaine de centimètres...
... ensuite, à l'aide d'une palanche, je transporte deux panières remplies d'un fertilisant organique mais je ne sais plus de quelle plante il s'agit...

Le fond de la fosse est ensuite tapissé avec une couche très régulière de cet engrais sur une bonne hauteur de 10 cm environ...
 ... il faut ensuite bien tasser... N'est ce pas, Marie Claire ?
Puis refermer la tranchée en remettant sur l'engrais toute la terre que nous avons enlevée au départ. Merci de me laisser combler la tranchée toute seule pendant que vous bavardiez de techniques de jardinage...
Reste plus qu'à arroser la terre en vue de la plantation, toujours à l'aide d'une palanche mais cette fois ce sont des seaux coniques qui sont accrochés. C'est sûr, c'est plus rapide mais je ne vous dis pas le poids de la palanche sur la nuque !
La plantation peut commencer puis, à nouveau, arrosage et Antoine fait ça très bien ! Nous nous y essayons aussi mais pour le résultat, il n'y a aucune garantie de qualité ni surtout de rendement !


Mais voilà, le jardinage ça creuse ! Pas de resto dans le coin mais la famille qui nous accueille pour midi veut bien nous préparer des plats traditionnels à condition que nous l'aidions : en avant pour les cours de cuisine :
Tout d'abord un plat à base de pâte de farine de riz que l'on pose sur une feuille de bananier. On y rajoute du porc finement émincé et grillé avec des crevettes (sauf pour moi, snif) des pousses de soja, etc... une fois repliées, les portions sont cuites à la vapeur et consommées trempées dans du nuoc mam (sauce à base de poisson fermenté dans une saumure)
Ensuite préparation, pliage et cuisson de différentes variétés de nems...
Ah ! ben... on a la technique ou on l'a pas !
... et des bahn xeos : ils appellent cela des crêpes à base de farine de riz farcies aux pousses de soja, crevettes séchées, poitrine de porc… mais en réalité ce sont plutôt des omelettes ultra fines. Cette crêpe farcie (puisque repliée sur elle même) est accompagnée de salade, herbes (principalement rau ram et menthe), concombres et sauce de poisson sucré à la cacahuète. 

Ça vous met en appétit ? tant pis pour vous ! fallait venir avec nous !
Pédaler, jardiner, cuisiner, manger... un petit moment de détente était le bienvenu. Mais, bizarrement, alors que moi je n'avais qu'une envie, me masser mon "petit ventre bien tendu", ce sont mes pieds qui ont eu droit à un bain dans une eau tiède où macéraient des herbes, ça sentait bien bon tout ça mais moi je pensais que c'était pour le thé ! Euhhhhh ! 
Puis ce sont nos idées qui ont été remises en place... et il fallait bien ça pour pouvoir nous initier (que dis-je M'initier...) aux techniques de pêche encore couramment pratiquées dans la région ! Hé oui, c'est encore moi qui ai été désignée "volontaire d'office" pour jeter le filet ! Est-ce que j'ai une tête de "testeuse" ?
Admirez tout d'abord le magnifique cercle formé par le filet quand il est lancé par un pêcheur, un vrai !
 Si, si, admirez, admirez ! parce qu'après ce sera une autre paire de manches...
J'étais déjà bien contente de ne pas passer moi-même pardessus bord avec le filet ! moi qui nage comme un caillou (profond mais pas loin, mdr). PS. : ça s'appelle "la pêche à l'épervier"
Ne riez pas, il y a quand même eu des poissons dans mon filet, peut-être des candidats au suicide mais en tout cas je n'étais pas bredouille ! Vous feriez mieux vous ?
Une autre technique est également utilisée : la pêche au carrelet ! cela ressemble un peu à celle pratiquée sur les bords de la Gironde mais les filets sont bien plus grands et ils sont placés directement dans la rivière. Pour cette technique, le Cho Ro, on utilise des filets de pêche d'environ 80 à 130 m2. Ses 4 coins sont fixés à 4 perches de bambou plantées dans le lit de la rivière et reliées à un axe de rotation par un réseau de longues cordes. L'axe est placé dans une tour de guet. Pour tirer cet énorme Cho Ro, le pêcheur assis dans la tour de guet utilise ses pieds pour guider les échelles de corde et relever le carrelet. Un autre utilise un petit bateau pour collecter les poissons et les crevettes grâce à un trou au fond du filet.

Certains pêcheurs accrochent au milieu de leur carrelet une lampe pour attirer le poisson et le crevettes...
Si, si, regardez bien la vidéo !
Il y a de la concurrence dans l'air mais eux n'ont pas besoin de filet !
Et avant de revenir en ville, une petite promenade sur les traces d'Indiana Jones (encore que... je ne crois pas qu'il soit allé au Vietnam, lui...) et nous profitons de la présence d'Antoine. Outre sa casquette de guide, il a emporté celle de photographe. Il est enseignant de formation mais comme au Vietnam ils ne sont pas très bien payés (il n'y a pas que là-bas, je le rassure...), il s'est tourné vers le tourisme et travaille comme guide francophone mais il a également suivi une formation de photographe. J'en ai profité et, depuis ce matin, c'est lui qui fait le reportage photos. C'est pourquoi il y a un peu plus de photos de moi, à mon grand désarroi ! Mais il n'y a pas que ça, heureusement !
Il a l'oeil, notre photographe ! mais à propos d'oeil...
Savez-vous qu'au Vietnam tous les bateaux portent des yeux ? Leur forme et leur couleur rappellent leur région d'origine : dans le Delta du Mékong, plus au sud, ils sont petits et bordés de bleu ; à Saigon, ronds et encadrés dans un masque rouge bordé de blanc ; à Hoi An, ils sont très allongés et intégralement blancs. L'oeil n'est pas seulement une marque régionale : il transforme la jonque en un gros poisson capable de guider le marin au milieu des écueils et d'effrayer les mauvais génies. Une légende raconte qu'un roi perdait fréquemment ses sujets en mer. Il leur conseilla alors de se tatouer le coorps et de peindre des yeux sur leur bateau pour se protéger. Cette coutume a été apportée dans les temps anciens par les navigateurs arabes qui commerçaient dans les mers du sud, peut-être les Egyptiens qui peignaient à la proue de leur boutres les yeux d'Osiris. Aujourd'hui encore, la pose des yeux sur un bateau est une opération sacrée, que les Vietnamiens appellent "l'ouverture du coeur et de la lumière". Extrait du Livre : Pour les yeux d'une jonque.
Au détour d'un chemin, au beau milieu de nulle part, un tombeau ou un caveau pour une famille ou pour un village...
Nous voici de retour à ce qu'ils appellent un "embarcadère" pour reprendre la barque à moteur qui nous ramènera en ville... vaut mieux avoir le pied marin, ça je vous le dis, ou tout au moins être accro à l'adrénaline ! mais bon : j'ai souscrit un contrat chez Europe-Assistance, j'espère qu'il couvre aussi le Vietnam même s'il me semble que c'est en Asie en pas en Europe... J'aurais dû poser la question avant !
Soulagée, Marie Claire ?

Question : vivent-ils vraiment là dedans toute l'année ? Domicile fixe ou résidence secondaire ? Je préfère ne pas demander à notre guide...
Encore des bains de pieds ? Ben oui, on y a pris goût avec, en plus, une séance de pédicure et 3/4 d'heure de massages...
Ah ! les massages... faut que je vous raconte ! Imaginez-vous un petit bout de femme, encore plus petite que moi (quand on sait que je culminais à 1m55... oui, je culminais), pas bien épaisse, un grand sourire aux lèvres, des mains toutes douces (c'est elle qui nous a fait le massage de tête et d'épaules à midi) qui nous accueille et, avec sa collègue, nous amène vers des tables de massage séparées par des rideaux (mais pas tirés, les rideaux...). Elle me regarde et me dit : "Bikini, madame, bikini !" Je me retrouve donc en petite culotte et soutien-gorge. Elle me regarde : "Bikini, madame, bikini !" en me montrant le soutien-gorge ! "Ah ! ok ! juste les petites culottes, en France, on dit monokini !" "Oui, Madame, Bikini !" Bon, si elle y tient, je ne vais pas la contrarier ! Je comprends qu'ici il faut aussi laisser la pudeur au vestiaire ! et encore, nous avons de la chance : nous ne sommes que deux clientes femmes dans la salle de massage, et même si les rideaux ne sont pas tirés, nous avons nos petites culottes... c'est déjà pas mal... Elle commence par un massage tête, visage, nuque puis nous invite à nous coucher sur le ventre. Huile de massage, serviettes chaudes, galets chauds, musique douce... tout va bien, je vais bien... "Ça va, madame ?" demande une petite voix fluette... Moi qui commençais à planer, me voilà revenue sur la table... "Ça va, madame ?" Sur la table à côté de la mienne, Marie Claire pouffe de rire !  C'est là que ma douce masseuse grimpe sur la table afin d'avoir une meilleure prise et le massage "doux" devient le massage le plus fort que l'on peut expérimenter chez nous. Comment lui expliquer que j'ai de l'ostéoporose et qu'il faut qu'elle y aille doucement ? Je me contente de prier dans ma tête en espérant que je m'en sortirai avec mes os entiers... Le massage traditionnel vietnamien est aussi appelé le "Dâm Bop Tâm Quât" et il est reconnu pour faciliter la circulation de l'énergie dans le corps. Il est influencé par le massage chinois et utilise des pressions de doigts, des paumes et des vibrations... Mais il y a pression et pression ! Ouf ! là non plus, je n'ai pas eu besoin d'Europe Assistance, juste d'un bon lit dans notre chambre de princesses et d'un bon dodo !


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